La résilience

Tronc avec petite fleur poussant dans un creux

Un peu d’histoire…. La résilience a été observée pour la première fois au début du XXème siècle, notamment par Mr René SPITZ et Mme Anna Freud. C’est à partir des années 1950 que des études ont été menées sur la capacité des enfants, qui ont vécu des traumatismes dans l’enfance, à vivre une vie saine et équilibrée 30 ans après. (Travaux le Mme Emmy Werner).

 Il faudra attendre les travaux de Mr Mickael Rutter pour voir apparaître le terme de résilience. Alors qu’est-ce que la résilience ? Pour l’expliquer ce concept de manière concrète, Boris Cyrulnik prend l’exemple de la résilience dans l’agriculture : « on parle d’un sol résilient quand après un incendie ou une inondation la vie reprend mais pas la même qu’avant. Elle est construite d’une manière différente avec parfois de nouveaux végétaux ». De ce constat en découle naturellement la définition de la résilience qui est donc la « reprise d’un nouveau développement après un traumatisme ».

 

Certaines personnes vont être naturellement plus résilientes quand pour d’autres ce sera un travail à réaliser pour la renforcer. La résilience est une capacité de notre cerveau qui se renforce à chaque épreuve, qu’elle soit positive ou négative. C’est la répétition de ces expériences qui est à l’origine des connexions neuronales, des créations d’habitudes, des fonctionnements réflexes et automatiques. On appelle ces répétitions « le conditionnement ». Au moment du traumatisme, la structure intérieure que nous avons acquise dans les 1000 premiers jours de notre vie, y compris la vie intra-utérine, va conditionner ce que l’on pourra éprouver lors de l’évènement. C’est pour cela que dans une même situation certaines personnes vont être fracassées et d’autres auront le sourire. L’acquisition des facteurs de protection ou de vulnérabilité, acquises va permettre à la personne d’avoir la confiance nécessaire ou pas de pouvoir traverser les épreuves qui se présentent sur son chemin.
Cependant, comme je l’ai dit précédemment, la résilience peut se renforcer. Et c’est là la bonne nouvelle…. Lorsque l’on a un traumatisme nous avons le choix de nous positionner en tant que victime, soumise, nous sommes alors vaincus, Ou bien, de négocier avec les circonstances, et sans pour autant oublier, décider de transformer sa blessure en opportunité et se remettre à vivre. Etymologiquement la résilience vient du mot latin « resilire » qui se traduit par Rebondir. C’est pourquoi lors d’un échec, qu’il soit personnel ou professionnel, on parlera de “rebond”. Nous retrouvons dans ce cas la notion de croissance. Le fait de donner du sens à ce qui nous arrive est ce qui va nous permettre de survivre dans un état d’esprit positif. Nous rencontrons tous de nombreux défis au cours de notre vie et pourtant on peut augmenter notre joie de vivre en apprenant à contrôler nos états d’âmes, nos émotions, les croyances que l’on a sur la vie, la façon d’anticiper le futur et d’accepter le passé avec l’ensemble de ses enseignements.
L’aptitude de résilience passerait par différentes phases:

• Refus de la victimisation : le refus d’être condamné au malheur, malgré son passé. on ne se positionne pas en victime et on décide de reprendre le pouvoir sur ce qui nous a blessé.

• Rêve et défi : la personne veut s’en sortir et ose rêver d’un futur meilleur, malgré les difficultés présentes ou à venir. Chacun d’entre nous réagit différemment devant l’adversité, mais nous conservons un degré de liberté en se servant de sa blessure pour en faire le sens de notre vie. Par exemple : écrire un livre, s’engager dans une association (Boris Cyrulnik, Viktor Franklce dernier étant un psychiatre viennois.

• Légère présence de déni : la personne se crée un personnage fort. C’est l’image qu’elle veut montrer d’elle à son entourage et refuse la pitié des autres, malgré une possible fragilité.

• Humour : tendance à l’autodérision face aux difficultés. Par exemple des humoristes ou acteurs qui préfèrent rire de leur handicap (Jamel Debouzze)

La résilience se développe et s’apprend tout au long des nombreuses expériences que nous vivons. Nous avons pu trouver 8 points pour développer sa résilience, il en existe d’autres et vous pouvez ajouter les vôtres à la liste :

 1- L’acceptation qui permet de sortir de son rôle de victime et ainsi de conserver son énergie plutôt que de se battre contre quelque chose dont on a pas de pouvoir. (retour dans sa zone de contrôle)

 2- Ecouter le message de l’émotion. L’émotion générée par le problème n’est que l’indicateur du besoin à combler pour la traiter. Cette émotion va permettre de se mettre en action.

 3- Entretenir la confiance en soi. Se connecter ou re-connecter à ses talents. Reconnaître ce que l’on a réussi, nos victoires. C’est notre base de sécurité qui nous permet de réaliser ce que l’on veut. C’est ce qui donne la confiance. 

4- Les vitamines mentales: de l’énergie pour faire face. Ajouter à notre vie le plaisir, le rire/humour, la détente. Ajouter 3 fois plus de joie et de bons moments dans notre vie c’est nourrir notre vitalité et par ricochet notre résistance. 

5- Avoir un entourage fiable. Bâtir un réseau relationnel fort sur lequel on peut compter. Nous avons un degré de liberté sur notre environnement. En effet, on est constamment façonné par le milieu dans lequel on évolue. Mais on peut agir sur le milieu qui agit sur nous. On peut donc modifier ce qui nous arrive. 6- Entretenir un état d’esprit positif pour mieux rebondir. Le passé et le présent ne prédisent pas l’avenir. 

7- Trouver un espace d’expression qui va aider à imaginer ses propres solutions plutôt que chercher une solution clé en main auprès d’autrui. Nous avons toutes les réponses en nous. Rien dans la vie ne nous arrive que nous ne soyons en capacité de gérer.

 8- S’autoriser des solutions personnelles. Ainsi elles seront adaptées à nos propres valeurs. Allez voir à l’intérieur de nous ce dont nous avons besoin. Car chaque personne perçoit son monde, qui n’est pas celui du voisin.

Bel arbre avec grande racines

Quelques idées de choses à faire lorsqu’un évènement challengeant se présente dans notre vie :

1/ Trouver un but qui nous inspire et qui donne du sens à ce que nous avons vécu.

2/ nous pouvons nous exprimer par écrit ou par l’oral.

3/ nous créer un environnement composés d’autres personnes qui sont prêtes à échanger, a partager et qui ont de l’empathie, donc qui vont comprendre ce dont on parle et avec qui on peut se libérer. car la résilience passe par l’altérité.

4/ Ne pas se focaliser seulement sur les faits, mais sur la nouvelle histoire que l’on va raconter à laquelle on donne un sens.

Finalement c’est le film intérieur qui nous permet de garder notre liberté et notre libre arbitre.

Hannah Arendt disait, « quand on réfléchit par soi-même, on a acquiert une liberté intérieure » .

Attention!!! la réussite sociale n’est pas un critère de résilience, c’est l’épanouissement qui est un critère de résilience.

La résilience nous permet d’atteindre l’épanouissement dans tous les domaines de vie. Parce que une vie sans problème, ça n’existe pas. Chaque jour nous rencontrons toutes sortes de difficultés des plus petites aux plus grandes.

Le sentiment d’être heureux va donc naître de notre regard sur la vie en général mais également de notre regard sur nos problèmes. Nous avons la capacité de les affronter avec un minimum de sérénité, de recul, de confiance et c’est ce qui va à la fois muscler notre résilience mais également nous rendre plus heureux. Et toi quel challenge as tu surmonter?